25/09/2013
Alexandra Cousteau raconte ses 10 jours d’expédition
Gatineau, le 23 septembre 2013 ‒ Alexandra Cousteau et son équipe de l'expédition Blue Legacy viennent de recueillir d’importantes données durant leur périple cinématographique de 10 jours sur la rivière des Outaouais, lequel a pris fin ce dimanche 22 septembre.
La petite-fille de l’explorateur marin Jacques-Yves Cousteau s’est déplacée en canot, en kayak et en rafting. Son équipe et elle ont réalisé 43 entrevues ‒ d’une communauté québécoise à l’autre ‒ sur les 2 396 km parcourus jusqu’à présent dans le cadre de leur mission. « Au final, cette rivière appartient à toutes ces communautés qui veulent que leurs voix, leurs espoirs et leurs rêves soient entendus. Leurs inquiétudes, leurs espoirs, les préoccupations qu’elle suscite sont garants de son avenir », explique-t-elle.
Alexandra Cousteau et son équipe de tournage sont arrivés à Ottawa le 11 septembre afin de réaliser trois courts documentaires sur la rivière des Outaouais : le premier sur la qualité de l'eau, le deuxième sur l'impact des barrages sur la biodiversité, le troisième sur les conséquences d'un manque de leadership commun sur sa gestion. La production de ces documentaires est une initiative de Mission Rivière, triple collaboration entre Blue Legacy International, l’organisme sans but lucratif à la défense de l’eau de Mme Cousteau, la Fondation de Gaspé Beaubien et Sentinelle Outaouais.
Outre quelques récits plus personnels tels que la traversée sur un des affluents de l’Outaouais en compagnie de Skip Ross, sage algonquin qui raconte notamment qu’il pouvait boire l’eau de la rivière il y a 70 ans, Mme Cousteau témoigne aussi des sensations fortes et de l’adrénaline que lui a procuré ce périple. « Le rafting demeure un excellent moyen de découvrir cette rivière et de se l’imaginer avant la construction de tous les barrages qui l’ont rendue plus docile, dépourvue de rapides qu’elle est maintenant », dit-elle.
Défenseurs et défis
La rivière des Outaouais compte certainement ses défenseurs, mais elle fait face aussi à bien des défis. Par exemple, la réduction des déversements d'égouts de 65 % ces cinq dernières années est remarquable, tout comme l’est l’initiative de la ville d'Ottawa de poursuivre cette politique de réduction. « Que cette ville veuille réduire à zéro ses déversements m’impressionne vraiment », explique Alexandra Cousteau. « J'aime ce type d’engagement, celui de toujours chercher à améliorer la qualité d’un cours d’eau. »
Néanmoins, la santé de la rivière est mise à l’épreuve par plusieurs juridictions. En effet, sa gestion est soumise à 200 règlements qui ne lui rendent pas toujours service. « La question de la rivière des Outaouais demande une collaboration de tout un chacun, en dépit de nos différences de langue, de cultures et de gestion. Elle exige un travail conjoint et tout semble indiquer qu’une volonté d’y arriver se manifeste. »
Le 14 septembre, durant l’expédition, Alexandra Cousteau a rejoint Sentinelle Outaouais et Dominique Monchamp de la Fondation de Gaspé Beaubien pour la journée de surveillance de la qualité de l'eau.
Les bénévoles de Sentinelle Outaouais ont testé l’eau de la rivière simultanément de Témiscaming à Hawkesbury. Cette initiative est la suite du programme où des observateurs bénévoles ont pris durant tout l’été des échantillons d’eau dans divers endroits.
« L'objectif de ce programme de surveillance est de fournir aux communautés, au moment opportun, de l'information sur la qualité de leur tronçons de rivière, information simple à comprendre mais (et étonnamment) difficile à obtenir, parfois impossible à trouver », affirme Meredith Brown, directrice exécutive de Sentinelle Outaouais. « Non seulement s’agit-il d’impliquer les diverses communautés dans la protection de la rivière, mais aussi de leur expliquer ce qu’elle contient. »
Les données de Sentinelle Outaouais, additionnées aux informations des riverains observateurs, dressent un portrait encourageant de la santé de ce cours d’eau, mais d’autres données, affirme Mme Brown, demeurent préoccupantes. En effet, deux rapports récents rapportent une prolifération d'algues bleu vert toxiques et la présence de centaines d'abeilles mortes flottant près de l'embouchure d'un de ses affluents. « Cet examen fourni par la nature, souligne Mme Brown, ne remplace certainement pas l'expérimentation scientifique rigoureuse nécessaire mais, vu le manque d'information de base sur la qualité de l'eau, c'est encore mieux qu’absolument rien.»
Ce périple complète la troisième étape du projet Mission Rivière, financé par la quatrième génération de la famille de Gaspé Beaubien.