L’hôpital Sainte-Justine envahie par des hackers

Il n’y a aucun doute, le Hacking Health qui a eu lieu les 21, 22 et 23 février derniers à l’hôpital Sainte-Justine a été un franc succès ! Ayant pour but de faciliter la collaboration entre les designers, les développeurs informatiques et les professionnels de la santé pour résoudre des problématiques à l’aide des nouvelles technologies, le plus grand Hackathon de l’histoire a fait émerger 36 projets novateurs.
D’une application de style Google Map aidant les parents à s’orienter dans l’hôpital à l’utilisation des lunettes Google (Google Glass) pour réduire les risques lors des opérations chirurgicales en passant par une application aidant à déceler les problèmes de maladie mentale chez les enfants en bas âge et une liste de tâches informatisée qui permettrait aux infirmières de réduire de 50 % leur temps passé en tâches administratives, les 300 participants ont soumis des solutions simples à de nombreux problèmes récurrents.
Avec de l’excitation plein les yeux, Fabrice Brunet, directeur au CHU Sainte-Justine promet que plusieurs projets seront concrétisés.

« Nous allons implanter toute idée ayant une valeur ajoutée pour les patients, pour les familles ou pour les équipes, et en mesurer les effets », affirme-t-il.

Les juges ont eu la tâche difficile de nommer des gagnants parmi des équipes extraordinaires ayant présenté des projets comprenant un prototype fonctionnel développé en deux jours seulement. « Nous sommes subjugués par la qualité des projets présentés et par la rapidité avec laquelle les équipes ont pu développer leurs applications », commente Philippe II de Gaspé Beaubien, cofondateur de la Fondation de Gaspé Beaubien et juge lors de l’événement.
Voici une liste des projets s’étant démarqués :
Le prix Coup de cœur Hacking Health a été remis aux créateurs du projet ELMO. Cette application permet aux parents de faire des captures sonores de leur enfant atteint de problèmes de langage et de les envoyer directement à un orthophoniste. Le projet pourrait permettre de réduire du tiers le nombre de visites requises avant qu’un orthophoniste puisse établir un diagnostic.
Le projet JUSTINE TIME a pour sa part remporté le prix du Meilleur projet pour les hôpitaux et le système de santé. Cette application propose une gestion de tâches automatisée optimisant la gestion du temps du personnel infirmier et pourrait réduire jusqu’à 50 % le temps passé en gestion de tâches administratives.
Le Projet le plus novateur et le Choix des enfants ont été NEUROSCREEN. Cette application permet de faciliter le diagnostic de l’autisme par l’analyse du visage.
Dans la catégorie Meilleur projet pour les mères et les enfants, trois projets se sont partagé la première place :

  1. CARLO, un tableau de bord informatisé permettant aux mères de prendre des notes sur l’état de leur enfant malade et de les échanger avec le personnel médical.
  2. TINY TOT ON THE GO, une version numérique de l’ouvrage de référence destiné aux nouveaux parents dotée d’un système de recherche.
  3. MISSION KODA, un jeu aidant les enfants à suivre l’évolution de leurs traitements sur une longue période de façon ludique.

Avec le succès du Hackathon de l’hôpital Sainte-Justine, une panoplie de projets, de réalisations et d’événements impliquant à la fois les professionnels de la santé travaillant sur le terrain et les spécialistes des nouvelles technologies devraient bientôt voir le jour.
Par ailleurs, après cette fin de semaine des plus stimulantes, la Fondation de Gaspé Beaubien voit dans le concept du Hacking Health un potentiel de solutions important pour certains de ses autres projets.

« Nous pensons notamment créer un partenariat avec le Hacking Health afin d’appliquer l’idée à notre projet Mission Rivière, qui a grandement besoin de solutions simples pour faciliter la communication et la collaboration entre différents acteurs », mentionne Dominique Monchamp, directrice de la fondation.

Voyez aussi la capsule de Radio-Canada sur le sujet

Des Hackers au service de la santé, est-ce possible?

Les nouvelles technologies peuvent résoudre certaines problématiques du système de la santé, mais le pont entre les différents acteurs demeure parfois difficile à franchir. C’est pourquoi le concept Hacking Health a été lancé.
Du 21 au 23 février prochains aura lieu un événement unique : le Hacking Health du CHU Sainte-Justine. Réunissant des professionnels du domaine de la santé avec des programmeurs, des développeurs, des designers et des spécialistes en mise en marché, le Hacking Health a comme objectif de faire émerger de nouvelles applications pour résoudre diverses problématiques liées au domaine de la santé.
Faisant tomber les barrières, cette fin de semaine permettra aux travailleurs de l’hôpital d’exposer leurs problèmes quotidiens directement aux équipes de programmation et de design. L’objectif ultime : permettre aux personnes sur le terrain d’entrer en contact en abolissant la distance hiérarchique entre elles pour trouver des solutions rapides aux problématiques récurrentes.
« On s’est dit qu’en réunissant les gens qui savent comment fabriquer des applications et ceux qui connaissent les besoins du système de santé, on allait contribuer à lancer des projets », explique Jeeshan Chowdhury, médecin résident et cofondateur de Hacking Health.
Séduite par l’idée de faire émerger l’innovation par la base et non par le haut, la Fondation de Gaspé Beaubien a décidé de soutenir cette séance de Hacking Health à l’hôpital Sainte-Justine.

« Nous croyons que les gens à la base sont les mieux placés pour nous faire part des problématiques », dit Dominique Monchamp, directrice générale de la Fondation.

Lors de cette fin de semaine, une délégation de la Fondation de Gaspé Beaubien sera présente et un membre de la famille agira comme juge lors de la sélection des projets prometteurs. Cette nouvelle approche, basée sur la philanthropie entrepreneuriale, a comme objectif de faire émerger des solutions innovantes au service des communautés.
« Notre rencontre avec Luc Sirois, cofondateur de Hacking Health et organisateur de l’événement, s’est avérée révélatrice. Nous songeons sérieusement à utiliser cette approche au service des causes sociales que nous soutenons à la Fondation, notamment celles concernant l’eau et les familles en affaires », conclut Mme Monchamp.
Bien que ce soit le premier événement du genre prenant place à l’hôpital Sainte-Justine, de nombreux événements Hacking Health ont déjà eu lieu ailleurs dans le monde. Parmi les technologies qui y ont été développées, mentionnons les systèmes de rendez-vous en ligne pour des cliniques et une application destinée aux patients opérés pour la prostate. Cette application aurait permis de réduire de 70 % le temps postopératoire passé par les médecins à répondre aux inquiétudes de leurs patients.
Pour connaître les applications retenues par le jury et tous les détails sur l’événement, lisez ce blogue et suivez-nous dans les réseaux sociaux #hhmtl2014 et #hackinghealth.
Pour en savoir plus sur Hacking Health : http://www.hackinghealth.ca/

Il faudrait leur dire : le film complet de Mission Rivière

Durant l’été 2013, la rivière des Outaouais a été sillonnée afin de sensibiliser les communautés à l’importance de sa santé et au respect de ses droits. Ce projet a été imaginé par la quatrième génération de lafamille de la Fondation de Gaspé Beaubien et réalisé en collaboration avec Ottawa Riverkeeper et l’intrépide Alexandra Cousteau (petite-fille de Jacques Cousteau) de l’organisme Blue Legacy International.
Le projet Mission Rivière a débuté officiellement le 4 août 2013 lorsque les enfants – Philippe, Louis-Alexandre et Aidan – accompagnés d’une équipe de spécialistes, sont partis en canot sur la rivière des Outaouais pour rencontrer ses riverains et ses supporteurs et pour réaliser des tests d’eau et ainsi mieux connaître la situation actuelle de la rivière.

L’expédition Blue Legacy bientôt en images

Alexandra Cousteau et son équipe de Blue Legacy ont recueilli d’importantes données durant leur périple cinématographique de 10 jours à l’automne 2013. De cette expédition, trois documentaires ont été produits et seront présentés en septembre 2014. Ils traiteront des sujets suivants : la qualité de l’eau de la rivière des Outaouais, l’impact des barrages sur la biodiversité et la gouvernance de la rivière.

Ensemble, aidons la rivière des Outaouais!

La collaboration entre médecins et administrateurs : un mal en voie de guérison (1/5)

Cet article est le premier d’une série de 5 articles visant à vous faire découvrir notre implication au CSSS des Sommets. Bien plus qu’un projet-pilote, cette expérience philanthropique au sein du CSSS des Sommets est l’accomplissement d’une longue réflexion et d’un travail d’équipe sur certains enjeux et pistes de solutions de notre système de santé.
Notre rêve est simple : contribuer à l’amélioration du système de santé au Québec. Nous croyons que cela passera par des partenariats solides avec des experts chevronnés. Les enjeux sont nombreux et complexes, mais nous avons fait le pari qu’en valorisant les avantages de la co-gestion médicale, nous nous approcherions de ce rêve. En vous présentant ce que l’équipe du CSSS des Sommets a accompli avec notre collaboration et celles d’experts,  nous espérons convaincre et stimuler la participation des médecins et administrateurs du réseau à la co-gestion médicale.

Notre Fondation

La Fondation  De Gaspé Beaubien aide, encourage et appuie les individus, les familles et les organisations qui contribuent à la prospérité sociale durable au sein de leur communauté. Cela passe par 5 sphères d’intervention :

Notre collaboration auprès du CSSS du Sommet était donc liée à l’objectif d’amélioration du système de santé. Nous avons choisi de nous investir en profondeur au CSSS des Sommets, parce que nous avons été inspirés par la volonté profonde de cette organisation à progresser, innover et chercher des solutions.

Le problème avec le système de santé au Québec

Après plusieurs année d’intervention dans le système de santé, nous pensons très humblement que notre système  est bon et rempli de potentiel. Il permet l’accès universel à des soins élémentaires et/ou complexes, les gens qui y travaillent sont compétents, dévoués et engagés, et finalement, les médecins et les administrateurs se sentent concernés et travaillent avec acharnement à trouver les meilleurs pratiques. Notre système est bon mais il n’est pas parfait, on y retrouve des lacunes importantes dont la fatigue profonde des intervenants auprès des malades, l’accès plus ou moins rapide aux soins, le manque de médecins dans certaines spécialités, les coûts qui ne cessent de grimper, etc.
Un des problèmes importants que nous avons pu observer, en travaillant auprès des équipes du CSSS des Sommets, est l’inadéquation entre les incitatifs monétaires des médecins et du reste du corps médical. En effet, le personnel médical est payé par salaire fixe annuel alors que les médecins sont payés par action médicale.

Médecins vs reste du corps médical

Concrètement, les médecins sont payés seulement lorsqu’ils posent un geste médical sur un patient. Or, pour le bon fonctionnement de tout centre de santé, les médecins/praticiens devraient apporter leur « input » dans le processus décisionnel et dans la gestion courante de l’établissement. Cet aspect est à notre avis primordial.

L’approche de co-gestion médicale

Croyant au potentiel de collaboration entre les médecins et les administrateurs, le CSSS des Sommets, accompagné par la Fondation De Gaspé Beaubien, a décidé de mettre en place un modèle de co-gestion médicale. Ce modèle met en place des dyades à l’intérieur des équipes médicales : un médecin est jumelé avec un gestionnaire tant dans les fonctions horizontales (direction des programmes) que dans les fonctions verticales (départements et services).
La mise en place d’une telle méthode de travail n’est pas chose aisée. Il aura donc fallu passer par 6 piliers pour créer le modèle qui est implanté au CSSS des Sommets.

Les prochains articles vous plongeront dans le détail afin de vous raconter comment nos 6 moyens d’intervention ont été mis en place et les résultats qu’ils ont obtenus. Nous avons déjà hâte d’entendre vos commentaires et démarrer un dialogue sur le sujet!

Outre la co-gestion médicale, connaissez-vous d’autres manières d’améliorer certains aspects de notre système de santé? Croyez-vous à l’implication des philanthropes dans la mise en œuvre de solutions et d’innovations dans notre système de santé?

Notre prochain article traitera du premier pilier du modèle de co-gestion  au CSSS des Sommets: l’accueil des médecins au sein de l’établissement de santé.

Les milieux humides sont menacés au Québec. Est-ce si grave ?

Les milieux humides, régulateurs environnementaux

Faisant le lien entre la terre ferme et les milieux aquatiques, les milieux humides sont souvent des marécages aux sols plus ou moins solides. Même s’ils semblent peu attrayants, ces milieux sont à la base de notre écosystème et jouent un rôle capital dans le maintien d’un environnement sain.
Les interactions entre les plantes, les sols, les micro-organismes et les animaux des milieux humides font de ces milieux un des écosystèmes les plus productifs de la Terre :

Constituant plus de 12 % de la superficie du Québec, les milieux humides du Québec sont de plus en plus menacés, en particulier par la construction immobilière et les activités agricoles.

Sept chercheurs font le bilan

Pour contrer la destruction de ces milieux régulateurs de notre écosystème, le gouvernement du Québec a demandé à sept scientifiques du Centre de la science et de la biodiversité du Québec de se pencher sur la question et de recommander des mesures pour les protéger.
Après deux années de recherche, les scientifiques ont présenté leur bilan dans un rapport publié en avril dernier.
Mettant en lumière le manque de suivi pour assurer la restructuration ou le remplacement des milieux humides advenant leur destruction, ils ont annoncé une perte nette de 99 % des milieux humides détruits au Québec.
Cela signifie que seulement 1 % des milieux humides détruits ont été remplacés de façon durable. Ce chiffre alarmant peut s’expliquer par le fait que « les milieux humides ont une valeur économique réelle mais intangible, ce qui fait qu’ils ne font guère le poids par rapport à la valeur économique des services et produits résultant de leur destruction. »1
Après avoir dressé des cartes précises des milieux humides au Québec et de leur état, les chercheurs ont conclu que la région des basses-terres du Saint-Laurent a été la plus perturbée au cours des dernières années et sera particulièrement à risque pour les années à venir.
Ils ont donc émis des recommandations claires afin d’atteindre l’objectif ambitieux d’une perte nette de 0 %, c’est-à-dire qu’aucun milieu humide ne serait détruit ou endommagé à moins d’être totalement restauré par la suite.

Politique d’aucune perte nette

Une gestion plus rigoureuse, l’émission de certificats et une réglementation plus sévère seraient au cœur du succès de l’opération. En effet, en ce moment, des activités forestières et agricoles peuvent être menées sur des milieux humides sans certificat. Il faudrait donc réglementer le tout afin que toute personne ou entreprise altérant un milieu humide ait besoin d’un certificat. Cela permettrait de comptabiliser le tout et de s’assurer de la restauration des milieux.
De plus, une plus grande formation sur le fonctionnement des milieux humides et sur leur importance devrait être donnée aux intervenants du domaine afin que soient prises les bonnes décisions.
Finalement, les scientifiques suggèrent de créer un comité consultatif afin d’élaborer une vision et d’assurer une gestion cohérentes des milieux humides au Québec.
Croyez-vous qu’il sera possible de protéger les milieux humides et de convaincre les différents acteurs de leur importance ?
Sources :
1 PELLERIN Stéphanie et POULIN Monique, « Analyse de la situation des milieux humides au Québec et recommandations à des fins de conservation et de gestion durable, rapport final », avril 2013, 104 p.
DÉVELOPPEMENT DURABLE, ENVIRONNEMENT ET PARC, « Les milieux humides et l’autorisation environnementale », juillet 2012, 41 p.

Retour sur l’expédition d’Alexandra Cousteau

C’est un après-midi de septembre ensoleillé. Pour le simple observateur, la rivière Pe-tawawa, un affluent de la rivière des Outaouais, est magnifique et sereine. Alexandra Cousteau, exploratrice, défenseure de l’eau et petite-fille de Jacques Cousteau, par-court la rivière en canot avec Skip Ross, un vieil algonquin âgé de 82 ans. Alors qu’ils pagaient, la lumière du soleil d’après-midi scintille sur l’eau. Elle lui parle de la rivière Petawawa du temps de sa jeunesse et lui pose une question qui ne se pose plus au-jourd’hui : « Pouviez-vous boire l’eau? » « Nous buvions à même la rivière Petawawa. En fait, quand nous étions petits, c’était ma tâche de rapporter de l’eau, explique-t-il. Mais aujourd’hui, je ne boirais jamais l’eau qui coule ici. C’est dangereux. »
Aujourd’hui, 1,5 million de personnes vivent sur les rives de la rivière des Outaouais et plus de 50 importants barrages ont été dressés le long du cours principal et de ses affluents. La rivière est également la source d’eau de plusieurs municipalités et elle permet d’évacuer les eaux usées traitées provenant des 115 usines de traitement des eaux sur toute sa longueur. Il est monnaie courante que les plages qui la bordent soient fermées pour cause de présence élevée de bactérie E. Coli et les populations d’espèces clés, telles que l’anguille d’Amérique, ont connu un important déclin en trois générations seulement puisque les barrages empêchent leur migration et entravent les cycles de reproduction.
En bref, la rivière est surexploitée. C’est ce qu’Alexandra Cousteau et l’équipe de Blue Legacy ont découvert en explorant les 2400 km du bassin de la rivière des Outaouais. C’est la conséquence de manques significatifs et nuisibles au niveau de sa gouvernance, lesquels sont principalement dus au fait qu’une partie de la rivière se trouve en Ontario et l’autre, au Québec, et qu’il n’existe aucune entité de gestion ou plan de consultation s’appliquant à l’ensemble du bassin. En l’absence d’un véritable responsable, ceux qui se trouvent sur le terrain – les résidents qui sont témoins d’injustices environnementales commises en toute impunité ou des parents attristés parce que leurs enfants ne peuvent s’amuser dans l’eau à cause de la fermeture d’une autre plage – doivent combler le vide et se battre pour protéger la rivière.

Une intendance aux multiples visages

Au cours des prochains mois, trois courts documentaires, réalisés par Alexandra Cous-teau pour Mission Rivière, une initiative conjointe de Blue Legacy International, l’organisme sans but lucratif à la défense de l’eau d’Alexandra Cousteau, la Fondation de Gaspé Beaubien et Sentinelle Outaouais, seront diffusés.
– Le premier film parle des problèmes de qualité de l’eau de la rivière;
– Le deuxième explore les conséquences qu’ont eues les barrages sur la biodiversité;
– Le troisième aborde les problèmes de gouvernance du bassin auquel s’applique 200 juridictions.
Bien que différents, les trois films traduisent une seule et même passion qui anime ceux qui cherchent à protéger la rivière.

Qu’il soit question de l’humble verve des Amis du Ruisseau de la Brasserie à Gatineau, qui se battent pour redonner à un ruisseau sa pleine place au sein de la communauté, ou l’engagement de Virginia MacLatchie, gardienne de la rivière, à l’égard de l’application des lois environnementales sur son propre terrain, plusieurs personnes se sont mises au service de la défense des eaux. Ce sont elles qu’Alexandra Cousteau a interviewées pendant son expédition de onze jours. « Je suis profondément et indéniablement attaché à la rivière, dit Marc Godin des Amis du Ruisseau de la Brasserie, à Alexandra Cousteau. La rivière, c’est le poumon, la source d’oxygène de la région. Sa présence est fondamentale pour moi. »
M. Godin ne fait pas figure d’exception. Par exemple, les habitants du village d’Almonte se battent pour sauver un milieu humide composé d’érables de bois mou situé sur la rivière Mississippi, un autre affluent de la rivière des Outaouais, de la noyade. « Nous devrions promouvoir et célébrer ces valeurs !, lance Mike O’Malley, sentinelle Ottawa de la rivière Mississippi, à l’équipe de Blue Legacy alors qu’il leur faisait visiter le milieu humide en danger. C’est une nature sauvage accessible et je crois que ça vaut la peine de se battre pour la conserver. »

« Je veux que l’eau soit vivante »

Alexandra et son équipe ont maintes et maintes fois parlé avec des gens ordinaires comme M. Godin et M. O’Malley qui ont vu un cours d’eau qui avait besoin d’être dé-fendu et qui se sont engagés dans une lutte inévitablement sans fin, bien que valori-sante. « La bonne intendance passe par un engagement actif à défendre la rivière, ex-plique Meredith Brown de Sentinelle Outaouais. C’est-à-dire qu’il faut poser des ques-tions quand on constate que quelque chose ne tourne pas rond. »
Aujourd’hui, Sentinelle Outaouais compte 57 gardiens de rivière d’un bout à l’autre du bassin, et d’innombrables autres intendants qui veillent à sa protection. « Je crois que c’est la rivière qui les motive, explique Mme Brown. Certains veulent que leurs petits-enfants puissent un jour y pêcher du poisson ou y nager en toute sécurité, mais au bout du compte, ils puisent à leur amour de la rivière. »
Sur la rivière Petawawa, Alexandra demande à Skip Ross comment il se sent quand il est sur la rivière. « Je suis heureux. C’est chez moi. C’est mon esprit qui le dit, répond-il. Je veux que l’eau soit en vie, qu’elle soit peuplée de poissons et d’une faune sauvage. »

Compte-rendu du Sommet sur la culture philanthropique au Québec

Les 12 et 13 novembre dernier, se déroulait dans la ville de Québec, le tout premier Sommet sur la culture philanthropique au Québec. L’Institut Mallet, l’instigateur de ce projet, a réuni bon nombre de dirigeants, d’administrateurs et de personnes activement impliquées dans le milieu de la philanthropie. Nous avons eu l’occasion de réfléchir sur le sujet, partager nos idées et échanger sur nos meilleurs pratiques.
Nous voulons tout d’abord remercier très chaleureusement l’Institut Mallet pour avoir organisé cet événement, nous croyons qu’il y avait un réel besoin de réunion pour notre milieu et souhaitons que cette amorce de dialogue ne soit que le début d’une plus large discussion.

La place des entreprises et des familles dans le monde de la philanthropie

Les nombreux et talentueux intervenants de ce Sommet ont permis d’aborder de nombreux sujets durant ces deux jours. Une bonne partie des discussions a rapidement convergé  vers la notion de philanthropie dans un contexte d’entreprises privées.
En laissant les entreprises privées donner et contribuer aux diverses causes sociales, et ainsi devenir des « bailleurs » importants pour les organismes à but non lucratif (OBNL), n’y-a-t-il pas un risque de  prise de contrôle ? Est-il aussi possible que certaines causes sociales soient délaissées au profit d’autres, plus avantageuses pour l’image de ces entreprises ?
À la Fondation de Gaspé Beaubien, nous pensons que des entreprises, des familles ou mêmes des individus peuvent jouer un rôle de répondant social dans différentes causes. En plus de financer une cause, un répondant social avise, conseille et alerte sans avoir d’autorité formelle. Un répondant social s’implique dans le processus qui mène aux résultats.  Bien sûr, certaines craintes peuvent êtres légitimes et certaines pratiques peuvent être questionnées. Mais la philanthropie privée constitue toujours une faible part du financement des OBNL. Preuve en est des contributions encore importantes de l’État, ou des levées de fond de masse, qui œuvrent pour une majeure partie du financement des œuvres philanthropiques.

Le bénévolat en mutation?

Un groupe de discussion complet a été lancé sur la notion de bénévolat. Le mot semble, à la lumière des membres les plus jeunes du Sommet, de plus en plus galvaudé.
Pour beaucoup de nos jeunes, le terme bénévolat est devenu un peu vide de sens. Ils préfèrent voir le bénévolat comme l’action résultant d’un engagement citoyen. Le bénévolat doit être un outil de civisme pour eux. Plus précisément, les jeunes générations sont intéressées par l’engagement citoyen avec une mission précise et des actions concrètes. Ils souhaitent qu’on les investisse dans le processus.
Quel est le sens du bénévolat ? Ce qui est certain, pour nous comme pour l’ensemble de la communauté philanthropique au Québec, c’est que peu importe le nom qu’il porte,  l’engagement et le don de son temps doivent continuer de contribuer de façon importante à l’avancement des causes sociales.  Les nombreuses fondations, tout comme les OBNL, doivent adapter leurs mandats de bénévolats selon les aspirations des jeunes et moins jeunes.

La philanthropie au Québec

Ce que nous avons aussi réalisé avec grand plaisir, c’est qu’une culture philanthropique existe au Québec. Cette culture, qui est née historiquement des actions de l’Église et de l’État, doit, dans l’environnement multiculturel que nous connaissons, chercher son orientation.
Elle est à la croisée de deux modèles prédominants : la vision européenne de l’État-Providence à la responsabilité sociale forte ; et le modèle nord-américain du philanthrocapitalisme et de la présence forte de l’entreprise privée.
Ce dont nous sommes certains, c’est que des pages restent à être écrites pour la philanthropie au Québec, et que la Fondation de Gaspé-Beaubien est plus motivée que jamais à relever les défis de son époque.

Revue de presse du projet Mission Rivière

Le projet Mission rivière ayant pour but d’améliorer la qualité de l’eau de la rivière des outaouais dans la région d’Ottawa et de Gatineau est très actif au près de la population.
Voici la liste des retombées médiatiques jusqu’à ce jour sur ce projet.

La Fondation présente son concept du répondant social

24 octobre 2013,
Lors du Forum santé international, du 22 au 24 octobre dernier à Montréal, la Fondation de Gaspé Beaubien a présenté au monde une nouvelle manière de concevoir la philanthropie : le concept du répondant social. Le forum, organisé par la Conférence des CHU du Québec, avait comme objectifs de promouvoir le secteur de la santé et de trouver de nouvelles pistes afin d’améliorer les soins et les services fournis à la population en matière de santé.

Troïka

La Troïka, formée d’Yves Lachapelle, directeur général du CSSS des Sommets, Philippe de Gaspé Beaubien II, créateur de la Fondation de Gaspé Beaubien et Alain Rondeau, directeur associé de Pôle santé du HEC Montréal, a uni ses forces pour expliquer comment elle a développé le concept de répondant social en travaillant à la restructuration du CSSS des sommets. « Un bon répondant social avise, guide et alerte sans avoir d’autorité… sans remettre le blâme sur les autres et sans donner de critiques », explique Philippe de Gaspé Beaubien II.

Répondant social

Le modèle d’intervention de « répondant social” comporte plusieurs innovations, dont l’implication de trois parties, le bénéficiaire, le donateur et l’accompagnateur qui abrite les échanges. Ce modèle, développé par la Fondation de Gaspé Beaubien, part du principe que cette dernière fait plus que d’investir du capital : elle accepte de jouer un rôle d’intervenant afin de soutenir des projets d’envergure qui améliorent concrètement le système et la vie quotidienne de la communauté concernée. Les membres de la Fondation de Gaspé Beaubien ont créé ce mode d’intervention unique afin de générer un engagement social chez les bénéficiaires.
Le but ultime de ce concept est d’inspirer et de mobiliser d’autres familles et d’autres communautés à s’engager personnellement dans leurs projets afin de créer des changements concrets et durables. La Fondation croit au potentiel de son concept d’innovation sociale et souhaite inspirer d’autres groupes à s’impliquer plus directement au sein de leur communauté pour générer des améliorations tangibles.
Pour plus d’informations sur le projet de la Fondation avec le CSSS des Sommets visitez le http://ancien.fondationdegaspebeaubien.org/actions/amelioration-du-syteme-de-sante.

Les réflexions d’Alexandra après l’expédition Mission Rivière

8 octobre 2013.
Depuis mon arrivée au Canada, le 11 septembre, pour y tourner trois documentaires sur la rivière des Outaouais, dans le cadre de la Mission Rivière, une collaboration entre Sentinelle Outaouais, Blue Legacy International et la Fondation de Gaspé Beaubien, j’ai fait du kayak, du rafting et du canot sur ladite rivière. Au cours de cette expédition, j’ai pu boire cette eau, de sa source au robinet, et observer également comment les stations d’épuration du bassin versant la nettoient, avant qu’elle ne retourne à la rivière.
Ce périple m’a permis de rencontrer ses plus ardents militants, tels Meredith Brown, de Sentinelle Outaouais, Ambroise Lycke, directeur de l’Organisme du bassin versant du Témiscamingue (OBVT), et Skip Ross, un sage algonquin, lesquels se battent pour que l’avenir de cette rivière soit pris au sérieux. Malgré des témoignages prenants de militants concernant cette rivière, nous avons constaté le manque chronique d’informations disponibles et d’outils technologiques pour soutenir l’action publique et mesurer la qualité de notre eau.
Tout ce que j’ai vu et entendu durant ce périple prêche en faveur de l’importance d’en connaître la qualité ‒ Peut-on s’y baigner? Pouvons-nous y pêcher? Est-elle potable? Etc.? Être renseigné sur sa qualité est essentiel. La population devrait pouvoir sans craintes en jouir. Néanmoins, de fois en fois je constate qu’il lui est difficile dans ce dossier d’avoir l’heure juste.
Au bout du compte, cette rivière appartient à la communauté qu’elle dessert, qui la chérit et qui en dépend quotidiennement. Ses préoccupations et sa volonté d’en préserver la qualité n’ont fait que me convaincre que nous sommes toutes et tous responsables de ce patrimoine. Néanmoins, pour aboutir à nos fins, de bons outils sont nécessaires, de même que des techniques innovantes et un meilleur accès à l’information concernant sa qualité. Enfin et surtout, les pouvoirs publics doivent être responsables et transparents dans ce dossier.

Défendre en tout et partout la qualité de l’eau commence d’abord et avant tout par une question fondamentale : connaissez-vous vraiment la qualité de votre eau?