Comprendre l’Étude sur l’eau douce au Canada
La préservation et la meilleure gestion de l’eau douce à travers le Canada sont des enjeux cruciaux qui nécessitent l’engagement de nombreuses parties prenantes, y compris les instances gouvernementales à tous les échelons. En mars 2023, le Comité permanent de l’Environnement et du Développement Durable a annoncé le lancement d’une étude exhaustive sur le rôle du gouvernement fédéral dans la protection et la gestion des ressources en eau douce du Canada. Un an plus tard, le comité a reçu 39 mémoires et entendu 145 témoins afin d’évaluer la situation de l’eau douce au Canada et les actions suggérées par les experts rencontrés.
Qu’est-ce que le Comité permanent de l’environnement et du développement durable?
Le Comité permanent de l’environnement et du développement durable est une instance parlementaire qui joue un rôle crucial dans l’examen des questions environnementales et du développement durable au Canada. Composé de membres de différents partis politiques, le comité est chargé d’étudier et de formuler des recommandations sur des questions telles que la conservation de la biodiversité, les changements climatiques et, dans le cas qui nous intéresse aujourd’hui, l’eau douce.
Qui siège sur ce Comité?
Le Comité permanent de l’environnement et du développement durable est composé de 12 députés. Les 12 membres sont issus des différents partis politiques canadiens.
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Qu’est-ce que l’Étude sur l’eau douce au Canada?
L‘Étude sur l’eau douce au Canada entreprise par le Comité permanent de l’environnement et du développement durable vise à évaluer le rôle du gouvernement fédéral dans la protection et la gestion des ressources en eau douce du pays. Cette étude examine divers aspects de la gestion de l’eau, y compris la qualité de l’eau, la gestion des bassins versants, la protection des écosystèmes aquatiques, l’innovation technologique pour faciliter le traitement et/ou la préservation, la gestion de l’eau et les politiques de gestion de l’eau.
Le Comité a également écouté les recommandations d’actions de différents témoins et experts de partout au pays, incluant la Fondation de Gaspé Beaubien, AquaAction et plusieurs de nos partenaires.
Témoignages et mémoires
Fondation de Gaspé Beaubien
Afin de faire valoir la cause de l’eau, la Fondation a partagé ses observations et ses conclusions des dix dernières années dans un mémoire intitulé Mesures urgentes à prendre pour accroître et protéger l’innovation en matière de technologie de l’eau au Canada.
Nous y proposons cinq recommandations :
- Mettre en place un plan de financement et des programmes de subventions dédiés aux facilitateurs/accélérateurs qui sont au service des jeunes entrepreneurs dans le secteur des technologies de l’eau.
- Travailler avec les municipalités et les intervenants pertinents de l’industrie pour créer un cadre qui puisse faciliter l’accès des jeunes innovateurs aux sites de différents plans d’eau et ainsi déployer des projets pilotes en milieu réel.
- Mettre en place un partenariat formel et solide entre le Conseil national de recherches Canada et l’Agence canadienne de l’eau, afin d’assurer une meilleure collaboration interministérielle.
- Mettre en place des incitatifs fiscaux et des crédits d’impôt pour les entreprises et les investisseurs qui innovent dans le domaine des technologies de l’eau.
- Investir dans des programmes d’éducation et de formation axés spécifiquement sur les technologies de l’eau.
AquaAction
Les recommandations d’AquaAction présentées dans son mémoire et dans le témoignage de Soula Chronopoulos, présidente d’AquaAction, portent sur les intérêts nationaux stratégiques du Canada en lien avec l’eau douce et la sécurité économique.
Madame Chronopoulos a expliqué : «Nous estimons que ces suggestions pratiques et pleines de bon sens devraient figurer dans le programme de tous les partis. Il est temps de traiter la protection de l’eau douce du Canada comme un enjeu à la fois économique et environnemental. Je vais être franche: le secteur canadien des technologies de l’eau doit être considéré comme un élément essentiel de notre stratégie de protection de l’eau douce.»
Water Rangers
Water Rangers est une organisation à but non lucratif qui crée des outils pour la surveillance communautaire de l’eau et offre une plateforme de données ouvertes destinée au public, qui est utilisée par 300 groupes au Canada, aux États-Unis, au Mexique et au Royaume-Uni. Kat Kavanagh, directrice générale de Water Rangers et gagnante d’AquaHacking 2015, a partagé son expérience en matière de collecte de données au Canada et ailleurs dans le monde devant le Comité.
L’entrepreneure a terminé son témoignage avec deux recommandations : « Premièrement, il faut investir dans le leadership et l’innovation en matière de collecte et d’échange de données sur la surveillance de l’eau dans les communautés. Deuxièmement, il faut renforcer la capacité à long terme des communautés de participer à la prise de décisions fondées sur des données probantes concernant leurs cours d’eau locaux. Les communautés sont très attachées à l’eau. »
Coalition canadienne pour des eaux saines
Andrew Stegeman, qui était alors coordonnateur de la Coalition canadienne pour des eaux saines, a également témoigné. Il a profité de l’occasion pour faire cinq recommandations semblables à certains égards à celles de la Fondation.
Selon lui, le gouvernement du Canada devrait :
- Jouer un rôle clé dans la création et la mobilisation des connaissances et des outils nécessaires pour comprendre et prévoir les défis et les possibilités liés à l’eau.
- Faire progresser son engagement à l’égard de la réconciliation avec les peuples autochtones en élaborant des voies d’accès et en fournissant des ressources pour la cogestion des eaux partagées avec les nations autochtones.
- Prendre des mesures pour renforcer la coopération à l’échelle de la fédération pour la prise de décisions et la gestion communes des eaux.
- Donner l’exemple en adoptant une approche qui met l’accent sur l’importance des limites des bassins hydrographiques dans le processus décisionnel.
- Accorder la priorité au renouvellement des lois et des politiques fédérales désuètes en matière d’eau; l’accent devrait être mis immédiatement sur le renouvellement de la Loi sur les ressources en eau du Canada, vieille de plus de 50 ans.
Réseau Environnement
Au cours des 60 dernières années, Réseau Environnement est devenu le plus grand rassemblement de spécialistes en environnement au Québec. L’association réunit plus de 2000 experts issus des secteurs public, privé et académique, travaillant dans des domaines tels que l’eau, les déchets, l’air, les changements climatiques, l’énergie, les sols, les eaux souterraines et la biodiversité. Sa présence était donc incontournable pour cette étude.
Dans son mémoire et son témoignage, Réseau Environnement met l’accent sur trois priorités de longue date pour ses membres :
- Le sous-financement des services d’eau.
- Moderniser les installations de traitement des eaux usées.
- Assurer le succès de l’Agence canadienne de l’eau.
L’importance de cette étude pour l’avenir de l’eau
Cette étude revêt une importance capitale pour l’avenir de nos ressources en eau douce. Elle permettra d’identifier les lacunes dans la gestion actuelle des eaux limitrophes et transfrontalières, et de formuler des recommandations pour améliorer la protection et la gestion de ces ressources vitales d’un point de vue fédéral. Le tout sera dans le respect des compétences provinciales.
En prenant en compte les avis d’experts et les données scientifiques, cette étude contribuera à orienter les politiques et les actions du gouvernement fédéral afin de garantir la disponibilité et la qualité de l’eau douce pour les générations futures.
Bref, agissons maintenant pour protéger l’eau douce!
La préservation et la meilleure gestion de l’eau douce sont des objectifs atteignables, mais il est impératif d’agir maintenant et rapidement. Bien que plusieurs aspects de gestion de l’eau relèvent du provincial (et c’est bien ainsi), l’Étude sur l’eau douce au Canada entreprise par le Comité permanent de l’Environnement et du Développement Durable constitue une étape cruciale dans cette direction.
Les informations rassemblées pourront servir à tous. En tirant parti des connaissances et des recommandations formulées dans le cadre de cette étude, les parties prenantes (provinces, territoires, communautés premières nations, municipalités, OBNL…) pourront œuvrer ensemble pour assurer un avenir durable pour les précieuses ressources en eau douce.